First day abroad

Et là vous êtes sûrement en train de vous dire "c'est pas vrai, encore un article ! Mais elle ne s'arrête plus !"... Oui c'est vrai, j'avoue que j'enchaine les articles, mais pardonnez moi, j'ai de bonnes raisons. Déjà, les premiers jours sont toujours les plus intéressants (on découvre la ville, le logement, l'université, on fait des choses), d'autres parts, c'est aussi dans les premiers jours qu'on se sent le plus seul, car les amis doivent encore être faits ! Ainsi je m'ennuie ce soir, alors j'écris ! Aussi simple que ça :)

Ce matin, j'avoue que l'humeur n'était pas vraiment au beau fixe. Levée à 7h, je commençai à sentir le besoin d'aller aux toilettes, malheureusement une peur de descendre et de croiser l'Inconnu m'empêchait d'ouvrir ne serait-ce que ma porte pour jeter un coup d'oeil... Énervée contre moi-même, énervée contre Philipp et contre mes rêves d'une collocation digne des films américains (ils s'aiment et deviennent amis pour la vie), j'ai décidé de retourner au lit en priant pour que l'envie ne devienne pas trop pressante. En plus les rideaux fins de ma fenêtre ne cachent absolument pas la lumière ! Dieu merci, je porte le super cadeau de Séverine (en passant, je suis hyper sexy avec ça ;) )

2h plus tard, je décide de me lever. Après quelques instants sur l'ordi à parler avec mes amies (d'ailleurs c'est pas bien, il faut suivre en cours William, Marie-Astrid et Raphie ! :p ), je décide enfin de descendre. Pas de trace de Philipp. Cette fois, j'évite les "Hello !?" et je file aux toilettes. En revenant, je discute avec joie sur Facebook avec mes deux soeurs adorées qui viennent me remonter le moral : ce que j'aime ma famille ! A 11h pourtant, je les quitte, car rendez-vous avec Loic pour allez faire les courses. Au Morrisons, grand supermarché où absolument tous les étudiants vont faire leurs courses, je suis perplexe. Mais où est la purée ? Je n'en trouve pas. De la sauce salade ? Eurk ! Ils ont simplement de la Cream salad, on dirait juste de la mayonnaise dans laquelle ils auraient ajouté des fines herbes. Très peu pour moi, je me jette sur l'huile d'olive, pourtant je trouve que ça n'a pas énormément de goût. On ne m'avait pas menti, les Anglais mangent étrangement...
 Au retour, Loïc, toujours très gentleman, me porte mes courses, se trimballant 5 sachets remplis de victuaille tandis que je porte simplement son pack de 6 bouteilles. J'ai un peu honte de le laisser tout porter, me faisant ainsi passer pour une faible femme, mais "je t'assure, c'est tellement chiant à transporter à une main ce pack !  Je préfère que ce soit toi qui le porte à deux mains" me fait-il en souriant. Alors je le laisse tranquille, s'il y tient, pourquoi m'opposerai-je à son choix ? (Surtout qu'ils sont méga lourds ces paquets !). Et le must du must, il porte même mes courses jusqu'à chez moi ! C'est pratique et, en même temps, ça me rassure, car ce matin un mec en voiture m'a arrêté dans la rue pour me demander mon numéro de téléphone. Poliment, j'ai bien tenté de décliner, mais il a insisté fortement et j'ai fini par donner un faux numéro pour qu'il me laisse tranquille. C'est en rentrant plus tard que je panique en reconnaissant la voiture du gars garé le long de Dartford road, ma rue ! Flippant ! (affaire à suivre d'ailleurs, j'espère ne plus jamais le croiser. Surtout que ce gentil monsieur m'a affirmé m'avoir vu tirant mes valises la nuit dernière... Argh, oui, c'était moi !)

Le midi je prends mon courage à deux main et je m'installe totalement dans la maison. Couverts mis en place dans les placard, affaires posées dans la salle de bain : je commence enfin à me sentir chez moi ! Même dans le frigo j'ose pousser les affaires (très très en désordre) de Philipp pour me faire une place. Le moral remonte doucement !
En milieu d'après midi, je retrouve Loïc pour une petite visite de la ville. Il m'emmène à l'université et me montre notre futur bâtiments d'histoire où il y a un sorte de monte-charge trop génial juste en face de l'ascenseur. L'engin tourne en boucle, "ploc-ploc, ploc-ploc", on peut soit monter soit descendre. Bien sûr, même s'il est assez lent, il ne s'arrête jamais pour laisser tranquillement monter les passagers (2 par "cabine") et il faut bien gérer son coup, au risque de se voir tomber en descendant ou de devoir sauter pour attraper la cabine qui monte déjà sans nous attendre. C'est juste trop cooool ! :D Après cette chouette découverte, passage par le New Walk, charmante longue rue piétonne, et petit tour au centre ville. On s'arrête au Muffin Break où le vendeur, un indien trop trop gentil, parvient à agrandir mon sourire. Je déguste alors un cookie au pépites de chocolat tout en sirotant un jus d'orange (de très grande taille Ade et Sèv ! Muffin Break ne sera pas dans ma pétition pour les floués du jus d'orange !) et, nouvellement heureuse, je redeviens la pipelette habituelle devant mon ami français qui ne semble guère se lasser de mes jacasseries (ou du moins il cache bien son jeu si je l'embête. Mais je sais que parfois je peux être pénible, car moulin à parole je suis, moulin à parole je resterai !). Ma bonne humeur s'amplifie également grâce à ma sœur Adeline qui a résolu mon problème de douche. En effet, celle-ci m'a envoyer le lien d'un blog où un autre Français en Angleterre parle de sa morbide et inoubliable expérience avec une douche comme la mienne. Je ris en voyant à quel point lui et moi avons pensé aux mêmes choses en découvrant cet engin de malheur qui refusait de s'allumer malgré que l'on tâtonne tous les boutons comme si l'on souhaitait ouvrir un coffre fort. En fait, la machine se met en route lorsque l'on tire sur une ficelle se trouvant à l'entrée de la salle de bain. Et oui, les Anglais trouvent cela plus sécurisant, mais pour moi c'est sacrément débile comme système ! D'ailleurs, j'ai fait remarquer par mail à mon proprio que "Well, French people have the reputation to never wash , but I think that our showers are more easy to understand". Il me répond plus tard en disant  : "Haha the last email really made my day" et, pour le coup, il ne peut se rendre  compte à quel point cette simple idée de l'avoir fait rire, égaye ma soirée à moi aussi. C'est donc pleine de courage que je fonce sous la douche, peu soucieuse de tomber sur Philipp ou non. Malheureusement ou heureusement, aucune trace de lui... Lui aurais-je fait peur ?!?
O joie ! La douche fonctionne ! Mais mon bonheur est de courte durée quand je remarque que l'eau oscille entre le glacé du pôle nord et le bouillant du soleil ! Je tente tant bien que mal de régler la machine, mais à chaque fois l'eau finit par devenir trop glacée ou trop froide. Je me donne alors l'impression d'être dans un jeu vidéo à la Final Fantasy (vous savez, quand les personnages sautillent en attendant qu'on les fasse attaquer un ennemi en utilisant les touches "attaque" --> "jet de flamme", puis une fois l'attaque faite il faut attendre à nouveau son tour) : je sautille, sautille, l'eau est à bonne température, je plonge sous le flot ! Raaaaah trop froid, s'écarte, sautille, sautille, plonge sous le flot ! Rooooh trop chauuud ! S'écarte ! Sautille, sautille... Et cela pendant quinze minutes... Mais au final, je suis douchée correctement, je me sens bien et propre. Sous la douche je n'aurai dorénavant plus l'air d'une baleine échouée, mais d'un singe sautillant de part en part et poussant des cris étrange (aaaAAAAAAh !!! Trop froid... PutAIIIIIIIIIN ! Ca brûuuuule ! Raaaaaah ! Meeeeerdeuuuuuuh !.
Toujours personne à l'horizon en sortant, je me prépare mon repas du soir que je déguste tranquillement dans le salon devant deux épisodes de How I met your mother. Plus tard, de retour dans ma chambre et aucune trace de ce bon vieux Phil. C'est pas grave, au moins je me sens déjà mieux ! Et puis, je partage ma chambre avec deux adorables compagnons : François-Elmutt et Bubulle, la douceur de l'un et la drôlerie de l'autre me suffisent pour l'instant (Merci Camille, merci Séverine !) :)